Vendredi 1er mai 2015.
C'est jour férié. La fête du travail. Pas pour tout le monde. Policiers, pompiers et gendarmes sont sur le pont. Les meurtriers également.
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Photo Voix du Nord |
Il est 18 heures environ. Le fils aîné de Sandra Mazingue, une mère de famille de quatre enfants vivant rue de l'Aire, à Hazebrouck, reçoit un appel téléphonique du concubin de celle-ci. Au bout du fil, l'homme lui annonce que sa mère est morte. Les pompiers se rendent sur les lieux. Rapidement suivis par les gendarmes. Qui découvrent le corps sans vie de la quadragénaire. La petite maison de brique rouge a été le théâtre d'un crime. "Il y a eu un acharnement", explique le procureur de la République de Dunkerque dans les
colonnes de la Voix du Nord.
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photo Voix du Nord |
Les experts se rendent sur place et passent l'appartement en
grand désordre au peigne fin. Des traces de lutte dans un appartement sens dessus dessous sont découvertes. Une chaise est brisée. D'ores et déjà, les conditions d'une mort "très, très violentes" sont posées.
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Photo La Voix du Nord |
La victime présente de multiples traces de coups portés à mains nues et des traces de légères strangulations au niveau du cou. Elle est envoyée à Lille en vue d'être autopsiée. Une enquête est ouverte par le commissariat d'Hazebrouck pour retrouver le meurtrier présumé. Le compagnon, un Roubaisien de 32 ans est activement recherché. Le fils de la victime explique avoir vu l'intéressé chez sa mère, durant l'après-midi.
Samedi 2 mai 2015.
Tous les policiers du secteur reçoivent le signalement du fugitif. Il est environ 18 heures, là encore, quand une patrouille de la Brigade anticriminalité de Roubaix remarque trois individus affairés autour d'une voiture, dans une rue de Roubaix dont le mis en cause est originaire. A leur arrivée, l'un d'eux se cache. Contrôle. Coup de chance. Il s'agit du suspect. L'homme âgé de 26 ans est cueilli sans difficultés. Amené au commissariat de Roubaix, il est transféré dimanche matin à Hazebrouck pour être auditionné.
Lors de sa garde à vue, le jeune homme a reconnu sa présence sur les lieux, vendredi. Il nie, néanmoins, être un meurtrier. Selon France 3, il aurait reconnu des violences légères, des gifles après avoir été menacé, dit-il, par Sandra Mazingue armée d'un couteau. Il dit aussi que lorsqu'il est parti du domicile, la quadragénaire était toujours vivante. Selon lui, la victime se serait fait ça toute seule.
"Des explications qui ne collent pas", selon le procureur dunkerquois. Avec les constatations, on y reviendra. Avec les déclarations du fils également qui explique que c'est lui qui lui a annoncé la mort de sa mère. Horrible !
Lundi 4 mai 2015.
Les examens confirment les déclarations du parquetier : la mère de famille a été victime de multiples fractures au sternum, aux mains, au bras et aux jambes. Sept côtes ont été brisées par les coups. Toujours selon France 3, les coups portés, nombreux et très violents, ont conduit à des hémorragies internes qui ont entraîné la mort. On imagine le calvaire qu'a dû subir cette pauvre femme. D'autant que le décès n'a pas dû être instantané. Les coups ont-ils été portés à mains nues ? La chaise brisée a-t-elle été utilisée comme "arme par destination" ?
Lundi soir, le jeune homme déjà connu pour des trois faits de "vols" et des "violences réciproques entre concubins" entre 2014 et 2015 est mis en examen pour "meurtre sur conjoint" puis placé en garde à vue. Présumé innocent, il risque néanmoins 30 ans de réclusion criminelle s'il est jugé devant une Cour d'Assises.
Mardi 5 mai 2015.
Les proches de Sandra se sont recueillis lors d'une marche blanche, dans les rues d'Hazebrouck. Selon la
Voix du Nord une cinquantaine de personnes ont défilé en sa mémoire. "C'était une super-maman, ses enfants avaient encore besoin d'elle".
"Maman, je t'aime et je t'aimerais toujours", pouvait-on lire sur une pancarte portée par l'une des filles de Sandra. Tout est dit. Cette femme ne méritait pas ça.
En mars 2013, Sandra et ses enfants avaient les honneurs de la
Voix du Nord. Installée depuis quelques semaines dans la commune après avoir vécu dans la métropole lilloise, cette maman s'apprêtait à participer au carnaval et au cortège de la Mi-Carême. Son déguisement : celui de Joséphine. Mais le 1er mai 2015, son ange gardien n'était pas là.